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Départ de paris CdG avec Aéroflot, la compagnie n'est d'ailleurs pas si mauvaise que ça !
Transit via Moscou. Nous sommes entourés de grandes blondes avec des talons aiguilles et de gens qui tournent à la vodka ! Arrivée 6h00 au Kirghizstan, on nous attend avec le petit panneau : Corinne&Yvan, mais déjà se pose le problème de la langue !!!! Olga (de l'agence Dostuck) nous attend avec le chauffeur du camion (et quel engin !!).
Les premiers mots d'anglais sont délicats et le fran-glais est de rigueur. Et hop direct 10h de route!.enfin de piste (après Biskek).
Arrivée a Tash rabat (3200m), épuisé mais vraiment enchanté par l'accueil et la beauté des plaines Kirghizes. Nous passerons la nuit dans ce village de yourte tenu par Yuri et Zoya, qui cuisine extraordinairement bien avec 2 concombres et 3 patates! Repas : soupe de mouton, aubergine, vapeur à la viande, super bon !
Le froid tombe. Yuri allume le feu dans le poêle de la yourte (bof pas besoin on a du matos de dingue!). Nous nous écroulons de fatigue ! Le poêle de l'ami Yuri a été utile la neige est tombé cette nuit et il fait très frais. La frontière Chinoise nous attend aujourd'hui(le weekend ce passage est fermé !).
La nuit fut paisible mais ponctuée de ronflement de l'écossais qui nous accompagne pour se joindre à une autre éxpé.
Le dej est parfait : omelette+pancakes ; Yvan apprécie peu le porridge mais fait honneur à la cuisinière.
Direction Torugart Pass, premier contrôle Kirghize, une sorte d'enclave isolée ou la vie semble avoir ses propres règles ! Passeport à tout va !, nous partons vers les chinois au travers de 8km de voie appartenant à personnes avec des barbelés et à l'autre bout les chinois ! Attente de mister Kong (responsable de l'agence chinoise, les Kirghizes passent obligatoirement par eux, ils ont le monopole de leurs sommets).
Direction Kashgar (avec 6/7 contrôles de papiers) 5H. La route reste identique coté chinois!! Tout un programme.
Le hall de notre hôtel est super class, mais à l'intérieur personne ne parle anglais (même dans la rue !) et de suite on comprend que notre séjour en chine sera un vaste désert linguistique. Arrivée à Subashi, après 4h de route (et de contrôle !). Les chameaux attendent nos affaires.
Discussions pour la répartition des charges (chameaux), et fixation, se qui n'a pas empêché un chameau de perdre toute nos affaires en route. Nous partons à pied pour le camp de base(CB) 800m de deniv, 3 à 4 h de marche peinard avec l'altitude et le mauvais temps qui s'installe. L'arrivée au CB, on est cuit. Nous avons eu la neige à la montée, il fait frais, altitude 4400m, montage de nos tentes, mal à la tête, repas et dodo. Nous restons sur le CB pour l'acclimatation ainsi que pour faire connaissance avec notre Cook (Winnie ou Jackie Chang). Il ne parle pas un mot d'anglais et est malade depuis son arrivée ici (c'est sa 1ère saison).
Corinne règle le problème du téléphone satellite (merci Serge !).
Yvan prépare les sacs pour le montage du camp1 (35kg de matos), il est épuisé. Bref acclimatation, boire manger et dormir;
la météo n'est pas terrible. Départ vers 11h pour le camp 1, avec un porteur et sa mule. Il a neigé cette nuit. Après 6h d'ascension, nous installons notre camp à 5400m sous la tempête, bilan : 1 arceau de tente cassé et un autre tordu à bloc!
Nous ferons un dépôt pour les skis à 5000m (que nous utiliserons à chaque fois) Nous sommes tous les 2 fatigués et pleins de doutes concernant la suite et la météo. Nous prendrons 2 jours de repos sur le CB avant de retourner sur le camp1, cette fois ci pour y dormir.
Nous nous sentons de mieux en mieux sur le CB même après la journée d'hier. Nous faisons la connaissance d'une éxpé suisse composée de 15 jeunes et de Michel, vraiment très beau projet et belle équipe.
Puis les 3 canadiens : Jean Yves et Denis encadrés par JP Danvoye.

Jean Yves: le guerrier

Denis: le penseur

Jean pierre: le charmeur

3 lascars comptant plusieurs dizaines de sommets à eux 3(15 Aconcagua !!!!,Cho oyu, Elbruz!!etc.). Il fait très beau, nous partons pour le camp 1 avec le reste de matériel. Notre objectif étant le camp2 demain, nous décidons de monter plus lentement afin de ne pas s'épuiser. La météo au camp 1 n'est pas terrible mais mieux que pour notre première montée, le baromètre est stable demain sera un beau jour.Départ pour le camp2, le temps est magnifique(le plus beau jour des 18jours) il fait même chaud.
Nous souhaitions passés la zone de crevasses avec le maximum de visibilité ; nous sommes servis ! Au fur et a mesure nous balisons l'itinéraire (pas de besoin car les porteurs utilisent cette voie pour effectuer leurs taches donc même par grand vent, on attend on cherche et l'on trouve toujours un fanion représentant un danger ou la voie.
Nous nous séparons vers 5700m Corinne est fatiguée et pas au mieux, je décide d'aller monter le camp2 seul(en sachant que les canadiens sont avec nous sur la voie).
J'arrive complètement cramé sur ce camp (hypo)c'est incroyable de voir a quelle vitesse on perd son énergie à cette altitude. Je redescends très rapidement au camp1, la neige est super, 50cm de fraiche. Corinne m'attend au camp1, 2 cachets miracle et hop direction le CB.
Yvan est très fatigué par le portage, le montage de la tente au camp2 et Corinne est plein de doute pour la suite de l'ascension la concernant. Les jours suivants feront place au repos, alimentation, hydratation!donc rien n'est encore joué.
Nous souhaitions installés nos 2 premiers camps la 1ère semaine, de manière à situer notre état de forme et notre réaction à l'altitude. Mission accomplie : 5 jrs et demi pour monter 1800m, le camp1 et le camp2 ainsi que de déposer le matériel nécessaire pour le reste de l'ascension. Du repos, du repos et encore du repos, la nuit a été parfaite; ce qui nous permet d'établir la meilleur stratégie d'ascension et surtout quelle puisse nous convenir le mieux possible !
Voici donc le plan :
Lundi nous partirons sur le camp1, nous passerons 2 nuits à 5400m afin de parfaire notre acclimatation.
Mercredi nous monterons au camp2 et nuit à 6200m.
Jeudi nous monterons de 300m /400m (progression lente dites escargot) technique qui impacte peu l'organisme mais qui oblige à démonter son camp et donc le remonter plus haut (on multiplie les camps par rapport à une ascension classique); donc position 6500/6600m.
Vendredi : soit la météo de ce jour est idéale, on peut tenter le sommet de là, soit on remonte de 300m et le lendemain on tente ! En sachant qu'à partir du camp2 les nuits deviennent plus «Freestyle»
il convient de ne pas trop perdre de temps à ces altitudes. Le plan est une chose, la réalité en sera une autre!.
Notre orientation semble être plutôt réaliste : après discussion avec l'épx canadienne, ils nous avouent qu'ils procéderont de cette façon là eux aussi. Nous serons donc 5 dans 2 jours à partir vers le sommet. Le temps est correct, la météo annonce du vent pour les jours suivants!
Comme expliqué précédemment nous avons toute la semaine pour tenter le sommet. Le soir le temps se couvre et l'orage arriva, nous sommes restés à l'abri sous la tente, or les gens présent sur le CB nous ont confirmé les éclairs et le vent! Montée au camp 2, Corinne est maintenant parfaitement bien donc GO !! Après 5h de montée, nous arrivons au camp 2(la tente est toujours en place). Vers 18h le vent commence à se lever, normal c'est le soir.
Durant toute la nuit impossible de fermer l'œil pour cause de tempête dehors. Nuit affreuse, on tente un départ vite oublié ! Même nos photos (avec le vent et la neige) sont pourris !
Bref l'attente dans 1,5m2 c'est long ! Les canadiens sont à 3m de nous et nous ne nous serons vu aujourd'hui que 2 fois. Dans ces conditions climatiques la séance WC devient une des plus brèves au monde !!
Le soir, le moral commence a baissé. Cette inactivité est plus que pesante, nos affaires sont couvertes de neige dés que l'on ouvre la tente et la nuit le givre couvre nos duvets (avec notre condensation) donc la journée les duvets sont humides et l'on ne peut les faire sécher à l'extérieur, donc cercle vicieux !!!!
Seul regret, pour le gain de poids avoir une tente un poil plus grande aurait peut être permis un peu d'attente dans de meilleur condition. Nous allons démarrer notre 2eme nuit à 6400m en ayant peu bu et peu mangé et toujours pas chaud. Température cette nuit -20°c,80km/h de vent (Corinne adore sentir le vent faire plier la tente !) Corinne tousse de plus en plus et Yvan a un problème de sensation sur 2 orteils au pied gauche.
Nous persévérons encore un peu ? Les canadiens décident de redescendre.
Il nous faudra 2h de discussion entre nous : si nous redescendons, le sommet s'enfuie ; si l'on reste il nous faudra au minimum 2 jours pour le sommet et nous sommes encore dans les temps si tout s'arrange cette après midi. (Samedi +dimanche) et lundi on rentre.
Les réserves de gaz sont ok, la bouffe un peu moins, mais surtout on mange très très peu.
Le résumé est là : c'est fini ! Nous vous passons les possibilités de monter le plus haut possible ; 2 nuits à 6200m c'est évident que l'on peut monter de 500m de plus, mais notre but était le sommet et donc de monter au moins 1 camp en plus, donc stop !
Départ à 13h avec tout le bazar sur le dos, dans des conditions pas génial ! Arrivée à 21h, impossible de skier (enfin pour nous !) Une espèce de béton avec des vagues, horrible. Soupe à la grimace aujourd'hui; picotement dans les orteils, vomissement, toux!.
Nous errons à la recherche d'on ne sait quoi ! Pas trop de regret le vent n'est toujours pas tombé. Aller demain on plie et on se casse. Rangement et aujourd'hui je vous le donne en mille journée extraordinaire, it's summit day (de toute façon il n'y a pas un fêlé sur les camps d'altitude !)
Par contre tout le monde démarre la montée pour l'attaque dans les 2/3jours.
Bonne chance aux jeunes suisses et à nos amis canadiens qui retenteront demain (direct camp1, camp2, camp3, sommet) car de toute façon après ils n'ont plus le temps ! Douche, un vrai lit et visite de Kashgar Nous sommes très contents de retrouver le Kirghizstan, d'abord le calme du camp de yourte puis Biskek et la maison ! Imaginez 2 guignols à l'aéroport de biskek avec des chaussures de ski au pied,la grosse doudoune et la gore tex tout çà pour éviter une surtaxe de bagage(20$ par kg).
Par soucis de ridicule nous ne communiquerons aucune image !
Et pour finir ce qui nous a fait baver durant 25jours : Merci à benoit Gautier pour le relais des news sur le site internet et son aide pour ce site.
Merci à serge civera pour ses précieux conseils et son tel.sat.
Merci à martine et pascal pour leur dispo. Merci à nos familles respectives et plus particulièrement nos enfants pour leur patience !)
Merci à tous pour vos encouragements et votre intérêt porté à cette aventure

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